BOISBUCHET RÉSIDENCIES

AURÉLIA NOUDELMANN

La maison sauvage – Rester avec la nature

Durant la résidence, Aurélia Noudelmann a proposé une installation sonore en dialogue avec la biodiversité du domaine. L’urgence de recomposer nos dispositifs d’écoute et d’échange avec notre environnement a guidé ses recherches vers une installation interactive dont les principaux acteurs sont des corps végétaux. À travers un programme réalisé sur Arduino, les vibrations de leurs racines furent traduites en notes MIDI, générant une composition sonore variable dans l’espace. L’installation proposait ainsi un paysage sonore reposant sur différentes dialectiques, opposées et entremêlées : intérieur-extérieur, nature-technologie, traduction-communication, entente-écoute… L’installation s’employait à questionner les frontières du spécisme et de l’anthropocentrisme.

Le dispositif invitait les individus à penser nos existences en deçà du regard, pour placer la biodiversité au coeur de notre relation à l’environnement. Cette expérimentation s’est attachée à solliciter des affinités peu reconnues dans notre quotidien : offrir une écoute plurielle des différents échanges générés par des corps végétaux. Nos modes de communication étant centrés sur le langage, nous oublions ceux que les acteurs d’un espace végétal emploient, à travers des vibrations, afin de survivre dans un environnement. Ce monde souterrain détient une richesse complexe, composée d’une infinité de réseaux. À travers ses recherches, Aurélia désirait ouvrir un champ de possibles : non pas une voix uniforme, mais une multitude d’interprétations sonores variables.

“Nos modes de communication étant centrés sur le langage, nous oublions ceux que les acteurs d’un espace végétal utilisent, à travers les vibrations, pour survivre dans un environnement”.

Pendant la résidence au Domaine de Boisbuchet, elle a effectué une analyse des différentes vibrations exercées par les racines des plantes et des arbres du domaine : elle a mesuré leur intensité afin de réguler les taux de variations qui ont ensuite été transformés en sons, modulés par le programme Arduino. L’installation a duré près de neuf heures, pendant lesquelles les individus pouvaient s’allonger sur un lit de bambou et des coussins de foin. Le développement et le choix des instruments de la composition ont été pensés en étroite relation avec l’espace et la durée de l’installation : en correspondance avec la multitude de rythmes générés par les signaux provenant des racines. Cette approche s’est poursuivie de la même manière pour le choix des matériaux utilisés : le bambou est un matériau éminemment acoustique – ce qui a donné lieu à une collaboration de conception du sifflet avec un autre résident, Margaus Ballagny – et le foin, qui est capable de se désintégrer dans la nature, tout en restant durable.

Après une maîtrise d’esthétique des rythmes à Paris, Aurélia Noudelmann a étudié au département de design expérimental (DesignLab) de l’Académie Gerrit Rietveld.



Be sure to follow us in Facebook and Instagram to stay tuned, and check out our Vimeo channel for the latest videos!

Facebook
Instagram
Vimeo
Workshops 2022