Åbäke

United Kingdom

La première fois que Francesco Spampinato a entendu le mot Åbäke remonte à 2002, et il était associé au label de musique électronique Kitsuné, qui est également une marque de mode, parisienne par excellence. En fait, Kitsuné n’est qu’une galaxie – collatérale et même pas représentative – de l’univers Åbäke, qui est un bureau de design installé à Londres et derrière lequel se cachent Patrick Lacey, Benjamin Reichen, Kajsa Ståhl et Maki Suzuki. Actifs depuis 2000, ces anciens élèves du Royal College of Art comptent parmi leurs clients le British Council et la Serpentine Gallery. Ils collaborent avec des créateurs de mode tels que Hussein Chalayan et la Maison Martin Margiela, des artistes tels que Ryan Gander, Johanna Billing et Martino Gamper, et des groupes comme Air et Daft Punk.

Cependant, comme le terme Åbäke le suggère, un mot suédois pour désigner un objet large et encombrant, Francesco pense que le groupe ne peut supporter le poids du design de commande, que pour apprendre des règles et des conventions qu’ils seront heureux de pouvoir déconstruire à d’autres moments. Åbäke est ainsi responsable de projets de méta-conception, indépendants, transdisciplinaires, strictement collectifs et souvent participatifs : la plateforme numérique de dialogue pour l’architecture Sexymachinery (2000-2008), les événements relatifs à la gastronomie de Trattoria (2003), le projet d’édition Dent-De-Leone (2009), la campagne pour l’imaginaire Victoria & Alferd Museum (2010), et l’agence d’espionnage Åffice Suzuki (2010).

Car Åbäke attire constamment l’attention du monde de l’art : la plupart de ses projets ne répondent certainement pas à des critères de fonctionnalité, mais ils soulèvent des questions sur la manière dont le design véhicule les formes de transmission de la culture. Les publications, les commissariats d’exposition, les conférences et les ateliers font en effet partie intégrante de leurs activités. Ainsi, lorsque Spampinato invite le groupe à faire partie de son livre sur les collectifs artistiques, Åbäke accepte d’apporter sa contribution à la condition que Francesco écrive en échange cette biographie, en s’insérant lui-même dedans à la troisième personne, « pour que le texte ne soit pas sans auteur », remettant ainsi en question le rôle de la critique et les conditions dans lesquelles il associe habituellement les valeurs intellectuelles ​​aux phénomènes culturels.

Åbäke‘s Workshops